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2017-12-19T04:20:28+01:00

Marion qui voulait devenir juive plus vite que les autres ! (Chapitre 12 Fin)

Publié par Hanna Golt'

Dans le dernier épisode : Notre Marion avait obtenu sa conversion, après seulement quatre ans de suivi intensif. Notre fraichement juive avait choisi le doux prénom de Sarah. Comme Abraham, le premier homme dans la Torah à s’être converti, elle était partie à la recherche d’Akadoche Barouhou. Sa vie était dédiée au fameux : MBD (Non rien à voir avec les MIB Men In Black mais au métro-boulot-dodo). Elle n’était pas programmée pour se poser des questions et puis elle avait rencontré Ilana. Leur amitié avait été le déclencheur, pour sa reconnexion envers Hashem car IL attendait que qu’elle revienne à Lui ! Et c’est en tant que juive que notre héroïne alla retrouver quelques jours plus tard Ilan Afriat…mais avant revenons sur un point important pour clôturer cette histoire. 

Ce jour-là, le Rabbin Sibony avait dû quitter le Mikvé précipitamment en emportant dans sa sacoche quelques dossiers en cours. Il était conscient que ce n’était pas très toléré de rapporter du travail à la maison mais dès que l’école l’avait appelée pour le prévenir que l’un de ses fils avait une forte fièvre, sans trop réfléchir, stressé, il avait pris tout ce qu’il y avait sur la table. Il n’eut pas le temps non plus de vérifier qu’il avait bien pris tous les papiers. 

En récupérant la voiture au parking, il s’était fait la réflexion, qu’avec ses deux collègues Rabbins, ils avaient passé une après-midi chargée en émotion. Beaucoup de cas épineux avaient finalement pu être convertis, non sans effort de part et d’autre. Il lui arrivait quelque fois de douter de ses décisions finales. Après tout, il n’était qu’un homme ! Comment pouvait-il avoir la certitude qu’un candidat était cent pour cent apte à devenir juif ou non. Bien sûr, que les examens écrit et oraux, testent les connaissances des participants mais tout de même, être juif est beaucoup plus que de savoir répondre à tes questions sur la Cacherout. Parfois, il se disait qu’il ne faisait pas un métier des plus faciles. Et puis, certains jours, il avait l’impression que D. Lui-même lui indiquait s’il devait accepter ou refuser un candidat. De temps en temps, il lui arrivait de faire des rêves en rapport avec son travail, qui le poussait à être sûr dans ses choix souvent tranchés. Ce qui l’aimait le plus dans son métier, c’était la richesse et la diversité des gens qu’il était amené à rencontrer dans son bureau. Chacune des personnes qu’il côtoyait, avait forcement une histoire des plus intéressantes. Mais ce qu’il aimait par-dessus tout, c’était quand il avait fini un dossier et qu’il le remettait à sa secrétaire afin qu’elle rentre toutes les données du converti dans son ordinateur pour confirmer officiellement que la personne est devenue belle et bien juive. 

Après le bain rituel, quelques semaines plus tard, un certificat de conversion arrive dans la boite aux lettres de la personne pour qu’elle commence pleinement sa vie juive comme tout à chacun. Le rabbin Sibony était loin de se douter que dans sa hâte d’aller chercher son fiston, il allait commettre l’une des bavures les plus grave de carrière….

 Ilan et moi avions rendez-vous dans un petit café de Montmartre. Si mes souvenirs sont bons c’était le même qui avait servi de lieu de tournage pour le film d’Amélie Poulain. Je n’avais pas beaucoup aimé ce film (par contre moi l’auteur, oui ! J’avais adoré. Ok ! Je sors de l’histoire !). J’étais assez nerveuse à l’idée de revoir Ilan, car je savais qu’il n’y avait plus d’obstacles, plus de barrières, entre nous deux. Il y avait la place pour que quelque chose de sérieux démarre entre nous. Bien sûr, je savais que depuis mon passage au Mikvé, j’avais une ardoise vierge de Averoths/de mauvaises actions. Un peu comme après Kippour ou on recommence l’année avec un page toute blanche. On efface tout et on essaye de pas recommencer les mêmes fautes. Je me disais que je n’avais pas fait ces quatre ans pour m’abandonner complètement. Il était clair que si je voulais entamer une relation saine et Cacher, ce serait en tant que Chomerette Neguia. Ce mode de fréquentation consiste à ne pas toucher l’homme que l’on voit jusqu’au jour de la Houppa. Il m’était impensable de recommencer à embrasser de nouveau un homme sur les lèvres sans être mariée au préalable. Cependant, ce n’était pas la seule raison pour laquelle je voulais voir Ilan aujourd’hui. Je ressentais un vif besoin de me confier à quelqu’un qui était passé par la conversion parce que mes sentiments étaient plus confus. J’étais très heureuse sauf que je ressentais également un grand vide. Comme si je n’avais plus de but dans ma vie. Je n’avais pas le temps de me poser plus de questions sur mes émotions car je voyais Ilan arrivait en ma direction assez essoufflé. Il s’excusait d’être en retard, en m’expliquant qu’il y avait eu un problème de métro. – Ne t’en fais pas. L’essentiel c’est que tu sois là. 

– Garçon ? Un café s’il vous plait ! Alors raconte-moi tout ! Comment tu te sens ? Pas trop déprimée ? 

– Déprimée ? Je ne dirai pas cela mais c’est vrai que depuis la semaine dernière je me sens… 

– Vidée. Avec la peur de ne plus savoir quoi faire de tout ce temps. Je connais, je te rassure, cela m’a fait tout drôle les semaines qui ont suivies. Je me souviens qu’avant la conversion, chaque fois que je disposais de temps, je le consacrais à tes révisions et maintenant que vas-tu devenir ?

– C’est exactement ça ! 

– Je sais et ne t’en fais pas c’est tout à fait normal ! 

– Comment as-tu fais pour gérer ce que j’espère être une phase ?

– J’ai continué d’étudier, sans m’arrêter. 

– Je ne crois pas que je pourrai ! J’ai bien essayé mais je ne peux plus regarder physiquement un livre sans ressentir une boule au ventre. 

– Oui mais là est la challenge ! Avant d’être juive, tu étudiais pour être prête à un examen mais maintenant tu n’as plus d’enjeux sauf celui d’étudier pour D. ! Et mieux pratiquer Torah et Mitsvot. 

– J’ai hâte de pouvoir être à Chabbat prochain et commencer cette nouvelle vie ! 

– Justement en parlant de nouvelle vie… 

Mon coeur battait à la chamade. J’avais tellement repoussé de fois, l’idée qu’entre Ilan et moi, nous pourrions un jour être ensemble que j’avais l’impression d’avoir retenu pendant des mois mon amour pour lui. 

– Sarah, je ne pouvais rien te dire tant que ta situation n’était pas réglée mais désormais rien ne m’empêche de te dire que je t’aime. Je t’aime depuis le premier jour où je t’ai vu. Je t’aime depuis la première seconde ou Kim m’a parlée de toi. Je ne fréquentais personne tant je voulais me réserver pour toi. Est ce… 

Et là, il avala son café d’un trait. Se leva, et posa son genou à terre. Il sortit une bague ! Je ne pouvais tout simplement pas à le croire. 

– Sarah veux tu m’épouser pour qu’ensemble nous construisons un foyer juif ? 

– OUIIIIIII ! OUIIII ! 

Toutes les personnes présentes dans le café, s’étaient mises à applaudir quand Ilan faisait glisser sur mon doigt le symbole de notre union. Maladroit, nous ne savions pas si nous devions nous prendre dans les bras ou nous embrasser, ce fut un « je t’aime » verbale qui venait compléter l’un des moments les plus heureux de ma vie. 

Pour célébrer nos fiançailles, Ilan et moi avions demandé l’addition pour aller vite l’annoncer à nos proches. Je pensais à mes parents, Daphné, la famille Bismuth et surtout à mon autre famille que j’avais laissé à Caen. Le Rabbin Cohen et sa femme qui avaient su si bien m’entourer. Il était évident que je voulais que ce soit eux qui nous préparent au mariage. Ilan aussi voulait me présenter à sa famille au grand complet et ses amis proches. Ce fut des instants de grandes joies et de bonheur pour tous les deux.

Au fur et à mesure que les jours passés et que nous commencions à préparer vraiment le mariage, mon nouveau fiancé me faisait part de son envie de célébrer la cérémonie en Israël pour éventuellement s’y installer pour de bon. De mon côté, je trouvais que cela faisait beaucoup pour moi. Quand j’avais fait part de mes doutes à Ilan, il avait balayé d’un revers de la main toutes mes questions et ce fut tête baissée que j’avais accepté ma futur Alya…

En se garant près de l’école, assez angoissée le Rabbin Sibony courait chercher Levy-Isaac qui était souvent sujet à cette fièvre qui venait et repartait pendant trois jours entier. On avait détecté la maladie génétique de son fils quand il avait trois ans. Les spécialistes lui avaient dit que ce n’était pas grave mais assez contraignante au quotidien. Depuis, le petit Levy prenait un traitement en prévention des crises douloureuses qu’il subissait régulièrement. Heureusement que les enseignants de l’école se montraient compatissant avec ces absences à répétition. Le Rav’ montait les étages 4 par 4, pour trouvait son enfant, une fois de plus, étendu sur le lit de l’infirmerie. Il le prit dans ses bras en évitant de le réveiller. Il savait que le petit allait avoir du mal à dormir à cause des douleurs qui n’allaient pas tarder à le réveiller et le faire délirer. Il se disait souvent qu’il n’y avait rien de pire que de voir son enfant malade. Il l’emmena jusqu’à la voiture, oubliant complètement sa sacoche qui refermait les dossiers à étudier qui resteront plus de trois jours sans que personne ne pense une seule seconde à la femme de ménage du Mikvé de Belleville qui ne savait pas lire. Si quelqu’un avait pris la peine de regarder de plus près les papiers qui trainaient par terre, il aurait très certainement hurlé à la dame de ne surtout pas les jeter dans la poubelle avec autant d’insouciance.

Le lundi matin, le rabbin Sibony était de retour au travail malgré la fatigue qui se lisait sur son visage. La dernière crise en date que son fils avait subi l’avait épuisée. Lui et sa femme n’avaient pas beaucoup dormi car ils avaient dû jongler entre les nuits en pointillée de Levy-Isaac et le reste de la fraterie qui réclamait aussi de l’attention. Les dossiers de conversion du consistoire de Paris, lui avaient passé par-dessus le chapeau. Il avait dû gérer d’autres problèmes relationnelles liés aux gens de sa communauté. Cela avait été une rude semaine, doublé d’un rude weekend comme on dit. Il était arrivé au bureau de bonne heure pour rattraper le retard accumulé. Le souci c’est qu’il eut la désagréable surprise de trouver dans la salle d’attente, un ancien candidat recalé, Monsieur Pollin qui avait décidé de lui faire savoir toute sa frustration et tout le bien qu’il pensait de « Ces escrocs de barbus » ! 

Notre Rabbin avait à mainte reprise expliquée à ce monsieur au caractère nerveux et colérique que tant qu’il n’avait pas décider de mettre ses tefillins tous les matins et à fermer ses magasins le chabbat, aucun rabbin digne de ce nom ne lui donnera sa conversion. Monsieur P. avait une fois de plus claquer la porte en affirmant que personne ne le comprenait, en hurlant de plus belle que quelqu’un allait payer pour tout le mal qu’on lui faisait !

Un peu ébranlé par cet échangé musclé, Rabbin Sibony avait un peu le moral en berne et la fatigue se faisait de plus en plus ressentir. Vers 3h de l’après-midi, ne tenant plus, il avait prévenu sa secrétaire qu’il prenait le reste de son après-midi pour rentrer chez lui. Il dévala les marches du consistoire sans se douter qu’on le suivait. Il se rendit comme toujours au -2, pour aller chercher sa voiture et démarra. Sans rien voir venir, une voiture lui fonça droit dessus et le tua sur le coup… 

Avant de mourir, le rabbin Sibony, eut juste le temps d’apercevoir qui était le conducteur qui avait volontairement appuyé sur l’accélérateur ! Très vite, une enquête policière avait été ouverte et après seulement neuf jours, Monsieur Pollin a été inculpé pour homicide volontaire.

Après ce drame, tous les autres Rabbins en poste refusèrent de continuer de travailler pour le service des conversions et pendant près de deux mois, il n’eut que des Rabbanim intérim qui assuraient le minimum syndical pour que celui-ci ne se retrouve pas définitivement fermer. 

 Le voyage organisé en Israël pour planifier notre mariage s’est très bien passé et il me tardait d’y être ! Nous en avions profité, pour avoir une idée plus précise du lieu où nous voulions nous installer après notre union : dans un quartier de Jérusalem très religieux. Nous avons trouvé une toute petite location à un prix raisonnable. Il n’y a plus qu’à aller retirer notre dossier de mariage au consistoire pour commencer les démarches. D’ailleurs j’en profiterai pour demander mon certificat de conversion. J’étais censée le recevoir par la poste mais je n’avais toujours rien reçu. Lorsque j’en avais parlé à Ilan il m’avait conseillé de m’y rendre dès le lendemain car nous avions absolument besoin de ce papier si on voulait faire avancer les choses au plus vite. L’agent juive aussi allait me demander mon certificat. Vu l’importance de ce document, je m’en voulais un peu d’avoir été aussi négligente. Je comptais bien rectifier mon erreur sauf que… lorsque je suis arrivée au service des conversions, j’avais été très surprise de trouver une nouvelle secrétaire. On en peut pas dire que l’ancienne allait me manquer vu son taux de sympathie qui n’était pas élevé mais au moins elle me connaissait. Je me présentais à Madame Annie-Paul et très vite elle me fit part du décès du Rabbin Sibony. J’en avais eu le souffle coupé de tristesse et très vite j’avais fondu en larmes. La secrétaire avait eu la gentillesse de me proposer un verre d’eau et un mouchoir. Une fois le choc passé, je lui avais fait part de la raison de ma présence initiale. Elle pianota sur son ordi pour me regarder d’un drôle d’air : 

– Vous êtes sûr de la date de votre Mikvé ? 

– Ah oui tout à fait sûr ! Pourquoi ? 

– C’est curieux, je ne vous trouve pas. 

– Mais attendez c’est impossible ! Je suis passée le 21 Avril à 14h45 au Mikvé de Belleville il y a moins de trois mois. 

– Désolée mademoiselle, mais il n’y a aucune trace informatique. Bon, je vais regarder aux archives. Votre dossier ne doit pas être bien loin. 

Plus Annie-Paul cherchait, plus une boule à la gorge me montait. Paniquée, je demandais à intervalle régulier : 

– Alors vous trouvez ? Et maintenant ? Chercher à mon prénom peut-être ? 

– Écoutez ma petite dame, je ne vois aucune trace de votre dossier. Je vais demander aux Rabbins présents. 

La secrétaire partie à la recherche d’informations pour revenir avec une mine sévère accompagnée d’un monsieur que je ne connaissais pas. 

– C’est bien vous qui êtes venue réclamée votre certificat de judaïcité ? 

– Oui, c’est moi, j’ai eu mon Mikvé le 21 Avril à…

– Sous la supervision du Rabbin Sibony, je présume ? 

– Oui, tout à fait. 

– Comme par hasard ! 

– Comment ça comme par hasard ? Je vous jure que je…

– Si vous n’étiez pas la quatrième, j’aurai peut-être cru à votre histoire mais apparemment Annie-Paul ne trouve aucune trace de votre dossier. C’est un peu étrange, vous ne trouvez pas !?

J’étais révoltée par tant de suspicions ! 

– Non mais c’est n’importe quoi ! J’ai des millions de témoins qui peuvent prouver que j’ai eu ma conversion. Rien que le Rabbin Cohen de Caen pourra témoigner en ma faveur. 

– Amenez moi tous les Rabbins du monde si vous voulez, Mademoiselle mais je peux vous dire qu’en tant que chef du service intérimaire, cela ne changera rien pour moi ! Je ne vous crois pas ! 

– Mais ce n’est pas possible. Puisque je vous dis que JE SUIS JUIVE ! 

– Comment expliquez-vous que nous n’avons aucune trace de votre nom, nulle part ? 

– JE N’EN SAIS RIEN. 

– Veuillez baisser d’un ton, sinon j’apelle la sécurité mademoiselle ! 

Ce sera escortée de deux colosses que je serai mise dehors comme une male propre. Totalement scandalisée par ce Monsieur que je ne qualifierai pas de Rabbin, c’était folle de rage que j’avais tout raconté à mon fiancé. Comme je l’espérais, il alla à son tour plaider ma cause ! De mon côté, j’appelais le Rabbin Cohen qui alla jusqu’à prévenir le grand Rabbin de France de ma situation mais rien, ni personne ne faisait changer d’avis ce monsieur ! Sa seule et unique réponse était : 

– Si elle est si juive que ça, ce sera facile pour elle de repasser par la case examen et obtenir une « seconde » fois sa conversion ! J’accepte de l’insérer dans la prochaine session. 

Rongée de colère et d’injustice, Ilan et moi avions tout fait pendant des mois pour m’éviter de tout recommencer à zéro. À bout de souffle, nous qui avions tellement attendus pour tout respecter dans les règles de la Halakha, que nous nous sommes quand même mariés par un Rabbin en Israël pas trop regardant sur les papiers. Il avait écouté notre histoire et en son âme et conscience avait bénit notre union. Il nous avait remis une Ketouba qui n’était pas valable mais qu’importe nous étions mariés à présent. Et c’est nos cœurs un peu abimés que nous entamions une nouvelle vie de juifs pratiquants. 

L’amour qu’Ilan me portait m’avait donné la fore de ne jamais perdre espoir que ma situation allait s’améliorer d’une façon ou d’une autre même si plus les années passées plus je ne voyais aucun changement. Ce fut sans trop nous poser de questions que j’étais tombée enceinte de ma princesse Batsheva. 

Et puis, un jour trois ans plus tard, par miracle, j’avais reçu un coup de fil de France pour m’annoncer qu’on avait peut-être retrouver le registre de la dame qui tenait le Mikvé de Belleville, le jour de ma conversion. J’étais enceinte de 7 mois, mon médecin m’avait déconseillé de voyager mais ce coup de fil m’avait redonné espoir et pris le pas sur tout le reste. Enfin ma fille allait être à son tour reconnue juive, je l’avais prise avec moi pour laisser Ilan travaillait tranquillement. Mon fils qui allait naitre dans quelques semaines allait lui aussi avoir une vie juive sans avoir besoin de se convertir à son tour. Tous nos efforts et notre patience allaient être récompensés. 

Malheureusement les choses ne se sont pas passées comme prévues… A peine j’avais mis un pied en France que les contractions avaient commencés. Le travail avait été long et difficile. Le temps que d’arriver à l’hôpital le plus proche, et que mon fils poussait son premier cri alors qu’au même moment je rendis mon dernier souffle…. 

De là ou j’étais, j’avais vu les services sociaux prendre mes enfants en charge. Ilan mettra quarante-huit heure pour comprendre ce qui nous était arrivé. Il se sera battu comme un lion pour récupérer la garde de nos enfants mais hélas il tombera dans une grave dépression dû à mon deuil, ce qui pour l’état français jugera INAPTE pour s’occuper de nos propres enfants. 

C’est pour cela que je ne suis jamais vraiment partie. Je me devais de veiller sur tous les trois. Je ne retrouverai que le repos quand je saurais que mes enfants seront enfin déclarés comme juifs. C’est pour cette raison que quand j’ai vu ma fille s’installer dans ce wagon, et que j’ai vu le Rabbin Cohen, je lui ai donné la force d’aller lui parler. Elle qui est une grande timide….

– Et voilà Mademoiselle, vous connaissez toute l’histoire de votre mère. 

– Mais alors… je suis juive ! Je le savais ! Je l’ai toujours su au fond de moi. C’est pour ça que je me rendais à Caen dans l’espoir de vous parler. 

– C’est chose faite ! Vous êtes aussi juive que moi ! Seulement nous n’avons jamais pu le prouver. Où en êtes-vous dans votre processus de conversion ? 

– J’ai presque finit et mon petit frère aussi. 

– A le bonheur. Dès qu’on arrive, je vais appeler, mon épouse pour lui expliquer qui vous êtes ! Elle sera folle de joie ! Bien évidement vous passerez Chabbat chez nous. Sans discussion. 

C’est sur ces paroles que je sentais pour la première fois ma N’échauma remontait tout doucement vers Hahsem. J’ai toujours pensé que l’on voit le film de sa vie quand on décède pour de vrai alors que pas du tout…Mon âme apaisée voyait défilée le mariage de ma fille et de mon fils. À eux deux, ils me donneront plus de neuf petits-enfants, dont trois qui vont devenir des grands érudits en Torah. Et c’est seulement pour cela que je savais que ma mission même si elle avait été de courte durée, avait été remplie ! Moi Sarah, j’avais donné une nouvelle lignée de juifs tous pratiquants. Aux portes du ciel, Hashem lui-même et ses anges étaient venus m’accueillir en me disant : 

– Eh bien ! Tu en as mis du temps pour revenir ! Viens…viens voir ce qui t’attend ! Une grande fête a été préparer en ton honneur ! Que la Simha commence… 

 Merci mes amies de m’avoir lu. Je sais qu’il a fallu beaucoup de semaines pour arriver à la fin de cette saga. Le destin de Marion est un destin difficile. Mon père m’a raconté des tonnes et des tonnes d’histoires sur les différents dossiers qu’il a traité au cours de sa carrière que je voulais vraiment vous écrire celle qui m’avait la plus marquée. 

C’est pour cela qu’à partir de la semaine prochaine je fais place au FUN ! FUN ! FUN ! Je vous embrasse à très vite. 

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