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2017-05-29T18:54:51+02:00

Shimon et Léa Partie 3

Publié par Junes Davis-Cohen

 

« Mais qu’est ce tu fiches ? Retourne tout de suite dans ta chambre ! Et si quelqu’un t’a vu entrer ? » étaient les mots que j’aurais dû prononcer dès que Léa referma la porte derrière elle. Le problème, c’est que je n’ai pas pu… aucun son n’est sorti de ma putain de bouche. J’étais totalement tétanisé de peur, à l’idée qu’Elnatan nous trouve ensemble.

Imaginez la scène un instant. De quoi ça aurai l’air ? D’un petit branleur qui profite de son innocente fille alors qu’il m’avait tendu la main quand j’en avais le plus besoin. Je n’osais même pas penser à sa réaction. Il aurait été tellemnt déçu de moi. J’étais prêt à parier que si il nous voyait dans cette posture, l’homme à la longue barbe, me foutrait carrément dehors, à coup de pieds au derrière! Qui l’en blâmerait ? Certainement pas moi.

Si j’expliquais que c’était elle qui avait pris l’initiative de venir dans ma chambre, et encore elle qui était venue dans mon lit, on ne me croirait pas ! Il ne fallait absolument pas qu’elle reste. Ce serait bien la première fois que je repousserais une fille de mon lit, tiens! Je ne suis pas du genre à me refuser ou à faire ma vierge effarouchée mais là, les conséquences seraient beaucoup trop grave ! Il fallait que je la repousse mais en douceur car je ne voulais pas la heurter :

–Écoute Léa, je t’apprécie mais je préfère que tu t’en ailles. Je ne veux pas qu’on nous trouve ensemble.

Qu’est ce qu’il y a? Je ne te plais pas c’est ça? Peut-être que si j’enlève ce truc informe que je porte sur le dos, ça te fera changer d’avis…

Oh non ! La voilà, qui se mets à faire glisser sa chemise de nuit par-dessus la tête. Putain! C’est quoi ces sous-vêtements? Ou a-t-elle a bien pu les trouver ? Sûrement pas dans les tiroirs de sa mère. Mon D. si Ruth voyait sa fille, elle serait tellement choquée qu’elle se jetterait par la fenêtre!

Il n’y a pas à se plaindre, la vue est super. La seconde d’après, comme si Léa avait lu dans mes pensées, elle revennait tout contre moi. Je ne dis rien quand ses petites mains attrapent mon cou pour que nos lèvres se rencontrent mais au dernier moment, je tourne la tête ! Aussi mignonne et attirante soit-elle, je ne peux pas être avec cette fille ! Pas de cette façon! Il n’en est pas question ! Merde, il y a quand même son père qui dort dans la chambre d’à côté.

Je la vois contrariée et cela m’embête. Alors, pour détendre l’atmosphère devenue pesante, je lui sors :

Léa, si on se fait prendre, ton père va sortir un flingue, très sûrement cachère et caché quelque part dans votre appart pour venir me buter. Voilà pourquoi je ne peux pas t’embrasser, ni rien faire d’autre ! Il faut que tu partes.

Mais non ne tinquiètes pas, papa n’a pas de pistolet ! Je te promets que si tu ne fais pas de bruits, tout va bien se passer.

– Bien que j’en ai envie, je ne peux pas te laisser continuer. J’aime beaucoup trop ton père et je ne voudrais pas le décevoir.

Ah non, tu ne vas pas t’y mettre toi aussi!

Comment ça?

Tu ne vas pas commencer à me parler de lui, surtout quand je ne suis pas habillée. Fais comme tous les autres, tu m’embrasses et tu ne dis rien, compris ?

Comment ça, comme tous les autres? C’est une blague ou quoi ? Ça veut dire que tu te comportes comme ça avec tous les mecs que ton père invite gentiment passer chabbat à la maison?

Tu vas quoi… me faire la morale peut-être !?

Pourquoi tu fais ça? Je veux dire…tu m’as l’air d’être une fille adorable avec des valeurs et tout le toutim. Pourquoi tu tu es venue me voir ce soir? Tu vaux mieux que ça quand même!

Comme si ce que je pense ou fait t’intéresse ! Tu n’es pas du genre à te soucier de quelqu’un d’autre à part de toi-même.

C’est l’impression que je donne mais depuis peu j’essaie de changer. Allez raconte moi!

Que veux-tu savoir de plus? Tu l’as dit je suis la gentille petite Léa. Celle qu’on appelle constamment pour s’occuper de ses petits frères. Celle à qui on demande toujours de préparer à manger ou de faire le ménage. Mais attention, avec tout ça il faut que je trouve le temps de réviser pour avoir de super notes ! Parce que je suis la fille de… et qu’il ne faut pas surtout décevoir ni ses parents, ni ses professeurs, ni sa communauté, sous aucun prétexte ! Tout ça parce que ma mère m’a mise au monde en premier!

Elle avait prononcé sa dernière phrase avec plus de hargne que le reste de sa réponse. C’était une chance que personne ne nous ait entendu. Je devais la convaincre de retourner doù elle venait pour nous sauver tous les deux de cette situation plus que gênante… Mais à la réflexion, c’était peut-être elle que je voulais sauver d’elle-même ! Depuis quand je m’intéresse au sort des gens que j’en aie rien à foutreNon en fait, je ne m’en fiche pas du tout ! Depuis que Dav’ était parti, je m’étais juré d’arrêter les bêtises et là, ça allait en être clairement une grosse.

C’est vrai qu’avant, je ne pensais jamais aux conséquences de mes actes mais là je ne veux pas ! Il faut que je sois fort parce que cette petite blonde a vraiment du charme, surtout sans son chouchou en velours qui retenait ses cheveux mais…qu’est-ce que…non mais voilà que cette petite coquine me pelote ! Je vais pas tenir longtemps ! Je retire violemment sa main de mon torse et je lui demande encore une fois de partir. Avec un rire malicieux, elle me dit:

– Joli tatouage mais t’es au courant que si tu ne l’enlèves pas, tu ne pourras pas être enterré avec tout le monde au cimetière !

–Allez, tu n’es pas sérieuse ?

– Si très sérieuse. Perso j’aime bien mais c’est pour ton Olam Abba que je m’inquiéterais !

– Mon quoi? Qu’es ce que vient faire le groupe ABBA dans notre conversation?

– ABBA? Je ne comprends rien à ce que tu me dis, je te parle de ton Olam Abba.

– Je ne sais pas ce que c’est.

– Mais enfin ton monde futur, pardi ! Tu ne connais pas ça?

Bien que nous avions à peu près le même âge, je réalisais qu’il y avait clairement une différence de langage entre nous deux. Apparemment ne pas savoir la signification du groupe ABBA l’avait refroidie. Elle se décidait enfin à se lever pour ramasser sa chemise de nuit qui recouvrait la intégralement son corps quasi parfait. Au moment de passer la porte pour quitter ma chambre, elle se retourna précipitamment pour trottiner jusqu’à moi et me souffler à l’oreille un « Bonne nuit Jordan », avec un petit clin d’oeil avant de repartir pour de bon.

Ce fut une véritable torture de ne pas la rattraper mais je n’avais jamais été aussi déterminé. Je savais que c’était ce qu’il y avait de mieux pour nous deux mais bon c’était bien beau de jouer les chevaliers de la vertu, parce que cette nuit-là, je n’avais réussi a fermé l’œil. Au petit matin, j’avais pris la décision de me tirer. Plus vite je partirais moins je ne causerais de problèmes à cette maison que je commençais à aimer plus que la mienne. Le souci c’est que losrque Elnathan est venu tapa à ma porte pour me prévenir que c’était l’heure d’aller à l’office, je n’eus pas la force de faire ce que j’avais décidé. Son visage bienveillant et son entrain me dissuadèrent de le quitter. Et puis, pendant ma prière il s’est passé un truc trop bizarre…

Pendant que j’essayais de déchiffrer correctement les mots en hébreux qui butaient dans ma bouche, les images de la nuit précédente, avec en prime le visage de Léa me repassaient en boucle dans ma tête, me mettais drôlement mal à l’aise.

Pour la première fois de ma vie, je demandais pardon et regrettais sincèrement toutes les fausses promesses que j’avais faites à mes ex rien que pour obtenir ce que je voulais d’elles. En y repensant j’éprouvais…de la honte. Est ce que ce pardon s’adressait à D. ? À moi? À toute celles à qui j’avais fait du mal auparavant ? Je n’en savais fichtrement rien. Cette sensation de remords ne me quitta pas pour le reste de la journée. Est-ce que c’était ma punition pour le reste de ma vie et devais-je me sentir trop mal afin que ce fameux pardon soit accepté ? Aucune idée. Mais là où je ne menais vraiment pas large, ce fut pendant le repas. Léa n’avait pas arrêté de me dévorer des yeux. Chaque fois que je croisais son regard, elle me souriait. J’avais la trouille que son père grille cette nouvelle complicité en tout bien tout honneur. Enfin je parle pour moi parce de son côté Miss L. m’a volontairement effleuré la main en me passant les salades.

Je me jurais que dès que si tôt le chabbat terminé, je ne remettrais jamais les pieds dans cette maison mais…Et tout le problème venait du « mais », il se transforma en un vrai dilemme.

Ça se passa au cours de l’après-midi. Après le déjeuner, je jouais avec les fils de mon Rav dans le salon, pendant que celui-ci et sa femme faisaient la sieste. Léa, qui avait emporté les assiettes était venue nous rejoindre quelques minutes plus tard et prit place sur le canapé à côté de moi. M’assurant que personne ne nous entendait, exceptés les petits qui étaient concentrés sur leurs lego, je voulais savoir et surtout comprendre pourquoi une fille comme elle, qui avait eu la chance de vivre dans une famille pieuse et saine avait eu l’audace de venir me rejoindre la nuit d’avant alors que j’étais un parfait étranger :

– Quand on est aussi beau que toi, que tu sois un étranger c’est pas ce qu’on retient ! Et puis même si je t’expliquais, tu ne comprendrais rien.

–Tu sais une fois, un pote à moi avait parié 20 francs que je ne comprenais pas les paroles de la chanson de Bon Jovi « It’s my life ».

– De qui?

– De Bon Jovie. Tu connais pas ?

– C’est qui ça?

– Faudrait qu’un jour, je te fasse écouter. Tu vas voire c’est super !

– De la musique goy/ non-juive ? Assour ça va pas ou quoi !?

–Assour c’est quoi ce truc ? Mais de quoi tu parles ? Peu importe, tout ça pour te dire que tu peux tout me dire, parfois je sais écouter si je veux.

– Et là, tu le veux ?

– Je le veux vraiment !

– Bon ok mais tu promets que tu ne te moques pas de moi.

– Allez, dis-moi tout jolie demoiselle! Au « demoiselle », ses joues avaient rosi.

– Voilà, si je suis venue te voir la nuit dernière…enfin toi…et ceux d’avant…c’est parce que…parce que…Oh et puis mince, le mieux c’est que je commence par le début. Depuis l’âge de 9 ans je dois m’occuper de ceux qui sont en train de jouer aux lego, pendant que papa et maman jouent les super héros pour la communauté. Comme je t’ai expliqué cette nuit, je dois tout faire pour laisser mon père si génial faire son numéro de patriarche respecté. Ajoute à ça, que je suis constamment épiée, scrutée, pointée du doigt tout le temps et par tout le monde et que je suis obligée de faire semblant tout le temps pour rentrer dans le moule. J’ai trouvé que ça à faire pour me sentir mieux et avoir de…de l’attention. Tu comprends ou tu comprends rien ? J’aurais… j’aurais aimé… que mes parents s’occupent un peu plus de moi, voilà!

À ces mots si touchant, je n’avais qu’une seule envie c’était de la prendre dans mes bras pour l’entourer d’amour. Bien que mon père ne soit pas super présent, je me disais que c’était bien pire d’en avoir un qui était tout le temps là et passait son temps à aider les jeunes paumés comme moi au lieu de prendre soin de celle qui avait le plus besoin de lui. Mais en avait-il seulement conscience ? Bien que mes bras étaient partis pour la serrer tout contre moi, je me ravisais au dernier moment en me rapelant de l’endroit où nous étions.

Après ces confidences, Léa et moi restâmes tout l’après-midi à discuter de choses et d’autres beaucoup moins personnelles. Même si je ne comprenais pas la moitié des mots qu’elle prononçait en hébreu, je la trouvais vraiment chouette et c’était vrai qu’elle s’occupait vachement bien de ses frères. On sentait qu’elle était plus qu’une sœur pour eux. L’amour qui se dégageait de cette fraterie me prit à la gorge et je fût jaloux de ne pas vivre la même harmonie entre Berverly, Dylan et moi. Mais je comptais bien y remédier !

Vers 5h, quand son père émergea de la chambre, il me proposa un cours sur Yossef et j’étais partant. J’avais la sensation que plus j’écoutais les paroles de mon Rav, plus je devenais une meilleure version de moi-même. La preuve avec cette nuit, je devenais plus fort. Je suis certain que les deux étaient liés. J’étais fasciné par le récit d’Elnathan sur les épreuves que Yossef avait enduré toute sa vie.

Le soir, en revenant de la synagogue, au moment ou nous avons regardé et senti la prière qui clôture le chabbat. Oui, oui, je sais c’est étrange mais la prière de la fin du chabbat se regarde par la flamme que l’on allume et se sent par une bonne odeur que l’on se passe, je n’ai pas pu décliner l’offre qu Elnathan et sa femme venaient de me faire : celle de revenir le chabbat suivant.

En acceptant cette offre, je savais très bien que je prenais le risque de revivre la même scène que la veille à la différence, que c’était de moi qui avais peur car je n’étais pas sûr de pouvoir résister à la tentation d’aller la retrouver.

Ce que j’ignorais encore c’est que dans quelque temps, à l’ocasion d’une fête familiale, ce serait Léa elle-même qui allait nous faire basculer vers la plus grande humiliation que j’ai eu à vivre jusqu’à ce jour. Et au moment où je me croyais définitivement perdu, je rencontrais celle qui allait devenir ma femme pour la vie….

Suite et fin next week.

Ps: Serieux les meufs je suis comme une folle de la fin de cette histoire qui meritera quelques explications !

Shimon et Léa Partie 3
Shimon et Léa Partie 3

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