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2017-08-08T00:41:49+02:00

Chapitre 8 : A la guerre comme à la guerre !

Publié par Hanna Goltlieb
Benjamin 
Je suis dans la cuisine, en compagnie de mes parents et j’essaye de les convaincre même si je sais que c’est une cause perdue d’avance : 
 
– Maman, je l’aime et rien, de ce que tu diras, ne me feras changer d’avis.
– Mais mon fils, mon garçon, je t’en pries, écoute ta mère ! Sois raisonnable ! Tu sais bien que j’ai beaucoup de respect pour ces gens de la-haute, neanmoins, tu ne peux pas tout sacrifier pour cette femme. Qui plus, est une non-juive ! As-tu pensé à tout le mal que vous allez faire à son mari, lorsqu’il va découvrir qu’en pleine nuit sa femme s’est enfuie avec ses petits ! 
– Ne t’en fais pas pour lui, va ! De là où il est, cela ne changera rien. 
– Je m’en fais surtout pour toi ! S’il te trouve, il va vouloir te tuer. 
– Tu dramatises pas un peu là, maman ! 
– Non, je ne dramatises pas ! Tu vas me rendre folle ! Tu ne comprends pas que notre sort, à nous les juifs est déjà mis à mal, dans ce pays. On a plus la côte ! il faut se faire le plus discret possible ! 
– Et se planquer comme des rats alors que nous n’avons rien fait de mal ! Je refuse de me plier à ces nouvelles lois qu’on nous imposent ou d’avoir honte de quoi que se soit car nous n’avons rien à nous reprocher ! 
– Alors pourquoi tu ne portes pas ton étoile jaune fièrement, Monsieur le rebelle ! 
– PARCE QUE C’EST UN PIÈGE ET QUE VOUS ÊTES BIEN TROP NAÏF POUR LE VOIR ! 
 
Ce que mes parents ignorent, c’est qu’ils peuvent bien continuer de me résonner pendant des heures, ça met bien égal, car rien ne me fera changer d’avis sur la décision que j’ai prise quelques heures plus tôt. 
Comme à son habitude, depuis que nous avons entamé cette discussion, mon père n’a pas décroché un mot. Il a laissé parlé maman en premier et ne faisait que s’éponger le front, rempli de sueur. Cela lui arriver souvent quand il se trouvait dans une situation de stress. C’est pour cela que je fus assez surpris lorsqu’à son tour, il prit part au débat en essayant de me raisonner. 
 
– Chuuuut ! Baisse d’un ton ! Qu’est qui t’arrives ? Tu veux que tous les voisins soient au courant de nos conversations privées ou quoi !? Je ne suis pas d’accord avec toi quand tu parles de piège. Je ne vois pas les choses de cette manière ! Nous sommes français, avant d’être juif ! Ton grand-père a fait la grande guerre, a combattu dans les tranchés pour défendre la France ! Tu crois que cela ne vaut pas quelque chose aux yeux du gouvernement ? 
En revanche, mon fils, ta mère a raison ! Cette femme mariée que tu as ramené ici, avec ses jeunes enfants, n’était pas une bonne idée. Il va bien falloir les ramener à leur père, avant qu’il ne découvre que tu es celui qui volé sa femme. Si c’est amener à se savoir, je tremble de sa réaction vis à vis de toi.
– Vous avez finit, tous les deux ? Je peux en placer une ? Quand je vous dis, de ne pas vous en faire pour Monsieur Marivaux, c’est qu’il ne faut pas vous inquiétez. J’ai la désagréable impression que vous ne m’écoutez pas tous les deux. Laissez de côté, Camille et réfléchissez sur les informations que Margot m’a transmit, un peu plus tôt dans la soirée. Notre cher gouvernement en qui vous avez tant confiance, a donné son accord, pour que d’ici très peu de temps, pour être donnés aux allemands. Je ne veux même pas imaginer ce qu’ils vont faire de nous. Des rumeurs circulent qu’il se passe des choses effroyables en Pologne. Le mieux, c’est d’agir et vite !  
– Et moi, je refuse de me laisser aller à la paranoïa générale et de croire que le gouvernement de Vichy, ira jusque là ! C’est le devoir de la France, de nous protéger, après tout ! 
Avec une certaine lassitude, je sais d’avance que mes mots ne feront pas le poids devant les convictions de mes parents, je tente une dernière fois de leurs ouvrir les yeux : 
– Parlons-en de ta France ! Avec Pétin et Laval, pour nous gouverner, on est bon pour aller tous au bûcher ! Bon, le temps presse et je vous le demande pour la dernière fois, papa, maman, êtes-vous prêt à vous enfuir avec Camille, ses enfants, Sarah et Tsiporah pour échapper à ce qui pend à nos nez-crochus de juifs, comme ils disent ? 
Sans l’avoir vu venir, en me faisant limite sursauter, papa tape du poing sur la table de façon très colérique : 
– Jamais, je ne partirai ! C’est chez moi, ici ! Personne ne pourra me mettre à la porte ! Qu’ils essayent pour voir ! 
– Papa, sans te manquer de respect, ton raisonnement est tout simplement … affligeant. Et toi, maman ? 
– Je suis désolée, mon fils. Une part de moi pense que tu as raison mais son devoir de rester avec ton père ! 
– Ben, je suis le chef de cette famille et je sais toujours ce qui est bon pour nous. C’est mon rôle de vous protéger. Combien de fois vous ai-je prouver qu’il fallait me faire confiance ? 
– Pas cette fois-ci papa … pas cette fois-ci… 
Dans un dernier ultime espoir, je leur demande de me laissez-moi prendre mes soeurs : 
– Et une fois, en Suisse que comptes tu faire d’elles ? Elles sont jeunes et leur place est près de nous. Toi, tu es majeur, tu décides de ta vie même si nous ne sommes pas d’accord avec ta fuite. 
– Je les ferai passer pour des couturières de Margot. Une fois, en sécurité, on se débrouillera, je vous en pries. Je m’en occuperai bien.
 
Plus je les implores, plus je suis désemparé de leur détermination de ne pas voir la réalité en face. Et puis d’un coup, mon âme de juif qui est resté en sommeil depuis ces dix dernières années se mit à trembler. En étant convaincue du pire, je me mis carrément à genoux, à même le sol, à leurs pieds pour les supplier de me suivre jusqu’à la gare. Je leur promets encore et encore de m’occuper de tout, une fois sur place mais hélas, ils restent cramponner à ce qu’ils croient…Nous étions dans une impasse. 
 
Je me relève et c’est dans un ruisseau de larmes que cette nuit-là, nous nous primes tous les trois dans les bras. Au fond de nous, nous savions, que c’était peut-être les dernières heures que nous passions ensemble avant de nous revoir pendant un long, un très long moment. La seule chose qui me restait à faire avant de prendre ma valise, était de les étreignis pendant encore quelques minutes avant de leur dire au revoir pour de bon.
Camille
 
Pendant que j’entends Benjamin, depuis la cuisine avoir une conversation houleuse avec ses parents, je suis sur le canapé, assise dans le salon. Juste après que Madame Weil, nous a fait un thé, Sophie et Henry se sont écroulés de fatigue sur mes genoux. J’essaye de caler ma respiration à la leur pour masquer le degrés de nervosité dans lequel je me trouve. Mathieu est présent aussi, il attend que Ben nous énoncé la suite du programme. Je constate son visage qui rayonne tel un homme heureux, qui fait contraste avec le mien qui vient de vivre l’horreur. 
Je connais aussi ce regard qui pétille, puisque c’est le même que j’aborde depuis que Benjamin est rentré dans ma vie. Je sais que le temps presse et que ma situation est des plus catastrophique mais je fais entièrement confiance à l’homme que j’aime et me laisse totalement guidée. 
 
J’aurai aimé échanger quelques mots de politesse avec Mathieu mais les images terrifiantes de la soirée que je veux à tout prix chasser de son esprit, défilent sans interruption devant mes yeux sans pouvoir y mettre fin. Un peu comme des diapositives qui restent bloquées sur le mode automatique de l’appareil. On n’y voit que du sang, du sang et encore du sang. Ce qui m’a le plus choquée, ce n’est pas seulement d’avoir trouvé mon Philippe, mon mari, nu dans son bain, les bras ballants, avec un balle en pleine tête qui a perforé son cerveau. Non, ce qui m’a dérangé, c’est la quantité d’éclaboussure de sang qui avait explosé sur le carrelage de la salle de bain. 
Ma seule pensée était pour Rita, notre gouvernante. Demain matin, elle viendra comme d’habitude à sept heure du matin précisément. Elle ouvrira la porte de service avec sa clef. Elle posera ses affaires dans le vestibule, et il ne lui faudra pas plus de cinq minutes pour découvrir, horrifiée son patron mort depuis quelques heures. Entre deux sanglots, elle appellera la police pour leur expliquer la situation. Elle reposera le combiné, remplira son sot d’eau chaude mélangé à du savon de Marseille. Elle enfilera ses gants et commencera sa tâche. Elle aura un mal fou à faire disparaitre tout ce sang qui aura eu le temps de sécher pendant la nuit. Quand les policiers arriveront, et qu’ils constateront que Rita aura nettoyé de fond en comble, la salle du crime, ils seront furieux contre elle ! En un rien de temps, cette femme venait de détruite toutes empruntes qui aurait été d’une grande utilité pour l’enquête. Comprenant sa bévue, elle se mettra de nouveaux à pleurer, en demandant pardon à la ronde. L’inspecteur en chef l’interrogera sur son manque évident de jugeote, elle se défendra en expliquant que c’est de cette manière que la mère de Monsieur Marivaux l’avait formé : Jamais de tâches Rita. Jamais ! 
 
Un autre élément que je n’arrive pas à chasser de ma mémoire, c’est le bruit de l’arme blanche qui a servit pour tuer mon mari. De là où je me trouvais, j’avais tout entendu. Vers vingt-deux heures, je m’étais assise sur le grand fauteuil du petit salon, en chemise de nuit et robe de chambre, plongée dans mon bouquin. Près de dix minutes plus tard, c’est là que j’ai entendu un très net coup de feu. Je me suis précipitée pour aller voir ce qui se passait. J’avais eu à peine le temps de voir, une silhouette de dos s’enfuir par la porte de service. J’avais accouru à la salle d’eau pour vérifier si, Philippe allait bien. En le découvrant, la bouche et les yeux ouverts je voulais hurler mais hélas aucun son n’avait pu sortir. Je m’étais autorisée ma main sur ma bouche, en étouffant mon cris. Ma réaction quelque peu surprenante face ce carnage visuel, peux-être pris pour une absence d’émotion alors qu’il n’en est rien. Cela fait tout de même six ans que je suis mariée à cet homme. Mon éducation sévère chez les bonnes soeurs m’a interdit d’exprimer à voix haute, le moindre sentiment. Soeur Laurence m’avait laissé assez de traces de cigarettes sur le ventre pour que je me souvienne que de rire fort avec une amie en pleine classe n’était pas digne d’une future femme du monde : 
– Mademoiselle Martin, tout est une question de contrôle ! 
Comme quoi, l’apprentissage infantile des bonnes manières restent graver dans votre esprit d’adulte. 
Tel un ange venu du ciel, Benjamin avait sonné à ma porte alors que cela faisait des mois que j’avais mis fin à notre romance. En voyant mon visage, il a tout de suite compris que quelque chose de grave était arrivé. Je lui ai juste montré du doigt la salle de bain. Il est revenu avec une de mes robes qu’il est parti chercher dans ma chambre. Pendant que je me changeais, il a fait ma valise et celles des enfants en prenant le stricte neccessaire. Je n’ai même pas eu la force de vérifier leur contenue. Je l’ai vu revenir avec Henry dans les bars et Sophie qui se frottait le visage. On lui a dit qu’on allait faire un petit tour et D. merci elle n’a pas posé de questions. 
 
Je me rassure en me répétant en boucle que ce cauchemar va bientôt prendre fin, une fois loin de ma rue, de mon quartier, de Paris. Les souvenirs de cette nuit s’atténuera avec le temps. Du moins je le souhaite car il le faut !   
 
Je suis en train de me frotter les épaules pour me réchauffer du froid qui m’envahit quand Benjamin, les yeux rouges, émerge de la cuisine, en disant sans me ménager : 
– Nous partons. Tu vas devoir te changer, ta robe est bien trop luxueuse. Ma mère est partie chercher une robe de l’une de mes soeurs. Nous allons nous faire passer pour des employés de chez Colette. Il va falloir réveiller les enfants et tu vas leur demander de ne rien dire, sous aucun prétexte et à personne. 
– Très bien. Ecoute Benjamin, je vous ai entendu crier tout à l’heure et si j’étais à la place de tes parents, j’en aurai fait autant ! Es-tu sur de vouloir t’embarquer avec moi dans toute cette affaire ?  
– Tout à fait certain. Ne perdons pas de temps, il est 4h10, si nous voulons prendre le premier train pour Annemasse nous devons partir dans les quinze prochaines minutes. Mathieu ? 
– Oui ? 
– Je te confies ma famille, composés de gens extrêmement têtus ! Promets-moi que tu vas veillera sur eux ? 
– Je te le jure, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour les protéger. 
 
C’est très émus, que les deux amis se serrèrent fort dans les bras, non pas comme deux hommes qui se connaissaient à peine deux ans mais réellement comme deux frères qui faisaient partis de la même famille. Aucun des deux n’étaient sûrs qu’ils allaient se revoir un jour, mais ils savaient qu’ils se rappèleraient de cette nuit à jamais. 
Margot 
 
La question de monsieur Monsieur Hänk m’a prit par surprise, et je suis complètement tétanisée. Comment se fait-il que je connais son surnom car alors que je ne suis pas censée comprendre l’allemand, ni avoir entendu cette conversation !? J’en ai la chair de poule quand me vient un mensonge totalement fout. N’est ce pas ce que l’on dit, plus c’est gros, plus ça passe. Je brandis mon verre de champagne, lui fait mon plus beau sourire  et d’un air candide, lui dis : 
– Hänki ! Evidement que je connais ce surnom. J’ai un oncle, en Alsace, qui porte le même prénom que vous et nous avons tous l’habitude de l’appeler ainsi ! 
L’air septique, Monsieur Hänki veut me répliquer quelque chose, mais comme sauvé par le gong, mon cher mari, déjà bien chargé en alcool, lève son verre et demande à trinquer : 
– Levons nos verres à l’armée Allemande ! A la France ! A ma femme ! A vous, tous ! Cul sec ! 
Ne comprenant pas trop ce qui se passe, nous nous retrouvons spectateurs de mon Duc qui après avoir bu une bonne rassade, nous regarde droit dans les yeux, pour la seconde d’après s’écrouler à terre, ayant l’air totalement inerte . Oh mon D. ! Il ne cessera jamais de me faire honte celui-là, même si pour le coup il vient de me sortir d’un bon pétrin.
Je me penche vers Olivier, et constate qu’il ne réagit pas. Personne ne pipe mot. Nous fait-il un genre de comas ittylique ? Probablement ! Fallait bien que cela arrive, un jour ! Soudain me vient à l’esprit, une idée sordide : s’il venait à mourir ? À cette seule idée, je suis à la fois horrifiée et remplie de joie. Bien sûr que je le déteste, mais je jure solenemment que je n’ai jamais avoir souhaiter la mort de qui que se soit. Je suis bien trop égocentrique, pour aller jusqu’à penser carrément à la mort de quelque d’autre que moi ! 
Je demande à Oscar, notre chauffeur de venir le porter jusqu’à sa chambre avant d’appeler le médecin. Je me confonds d’excuses face à nos invités, car je dois mettre un terme à notre souper. Je prétexte que je suis trop inquiète de l’état de mon mari alors que cela m’arrange bien. Je surjous en faisant mine d’être presque effondrée. C’est dans un mouvement bruyant de chaises, que tous décident qu’il vaut mieux me laisser en m’affirmant qu’ils comprenaient parfaitement la situation. En moins, de dix minutes, tout le monde est dehors. 
Je monte à l’étage pour vérifier l’état d’Olivier. Je croise Oscar, qui me rassure et me disant qu’au final le Duc ronfle à point fermer. Apparement, il a eu le temps de lui demander qu’on ne le dérange pas. Tiens, c’est curieux ! Non pas que je me soucis de lui mais bon il m’a quand même fait une sacrée peur en tombant sur la tête. 
Ma conscience me dit d’aller jeter un coup d’oeil ( depuis quand elle se manifeste, celle là? ). J’entrouvre la porte et à ma grande surprise, je découvre qu’Olivier n’est pas dans son lit. Je fais le tour pour voir si il n’est pas tombé sur le côté, mais non, il n’est pas là. Je cherche dans la salle de bain attenante, dans la pièce dédiée à ses costumes, dans les toilettes de l’étage et me rends à l’évidence qu’il a tout simplement disparu. 
Et puis, j’entends un bruit venant du bureau qui est sur le même étage. Cependant quand j’ouvre la porte, je ne vois personne. Bon sang ! Je ne suis pas folle quand même ! J’ai bien entendu un bruit ! Et puis…mon regard est attiré par un livre qui est mal rangé dans la bibliothèque. Je sais combien le Duc est pointilleux sur le rangement de ses livres. Je ne sais combien de fois, il s’est plaint que  Monica qui ne fait pas bien son travail. Sans me poser de questions, je prends le livre pour le remettre en place mais j’entends un clic… Sainte Marie-Jésus-Joseph ! La bibliothèque pivote très légèrement et je découvre avec stupeur un passage secret. Qu’est ce que c’est que ça ? Je me faufile à l’intérieure et j’entends quelqu’un qui…court. 
Je pars à sa poursuite, en dévalant les escaliers qui ont l’air interminables. Je me laisse guider encore et toujours par ces pas. Je presse le mien pour aller encore plus vite quand brusquement je vois une porte. Je la pousse de toutes mes forces et me retrouve dans une rue que je reconnais puisque c’est celle où j’ai grandit. Par chance, je repère un pardessus qui m’est familier tourné à l’angle. Il ne me faut que quelques secondes pour le suivre, pour arriver devant l’immeuble… de mes parents ! Je ne comprends vraiment plus rien. 
Je vois l’homme à la grande silhouette, s’engouffrait dans l’entrée. Je le suis en faisant bien attention qu’il ne me voit pas. 
Sur la pointe des pieds, je monte étage par étage. Je m’arrête en même temps que lui mais juste à l’étage en dessous avec la peur au ventre de me faire prendre. ll tape trois coups puis deux et la porte s’ouvre. Je sais pertinemment qu’elle va légèrement grincé car je la connais par coeur étant donné que c’est mon propre père qui accueille, mon Duc de mari…
 
Je suis très déboussolée par scène. Pas plus tard que quinze minutes, j’étais censée vérifier que mon poivrot de mari n’était par raide mort par l’alcool alors vous imaginez ma stupeur quand je le vois s’engouffrer chez moi, en compagnie de mon père. Je suis à deux doigts de montrer et de faire un véritable scandale mais je me ravisse. Je préfère prendre l’escalier de secours que j’empruntais pour faire le mur durant toute mon adolescence. Je pries pour que la clef que j’avais planqué sous un pot de fleur à l’époque, y soit toujours. Je fouille et Bingo, elle est là ! 
Je rebrousse chemin et fait tourner la clef dans la serrure, le plus délicatement possible. Je veux absolument comprendre ce qu’il se passe. Je me planque dans l’entrée et tends l’oreille pour entendre ce que ces deux hommes, qui ne se sont pratiquement jamais parler
ont à se dire en pleine nuit : 
 
– Monsieur, j’ai enfin eu les papiers que nous attendions depuis des mois. 
– Très bien Olivier mais tu n’aurais pas pu me les apporter demain ? Il y a eu un problème ? 
– Un petit oui que j’ai réglé mais avant un problème à signaler de votre côté ? 
– Aucun. La destruction du pont s’est bien passée. Nous en avons eut huit. As-tu pu vérifier les informations que je t’avais demandé.  
– Affirmatif ! Une rafle va bien avoir lieu dans trois jours. Apparement cela va se dérouler au Vélodrome d’hiver dans le 15e arrondissement, rue Nelaton. On parle de plus de treize mille noms. Monsieur, êtes-vous prêt pour la suite du plan ? 
– Oui. Reste à savoir si Margot se doute de quelque chose ? 
– Non, je ne pense pas. J’ai essayé de jouer au mieux mon rôle. Toutefois, je me dois de vous rester l’incident qui a eu lieu pendant le diner. 
– Quelque chose de grave ? 
– Ça aurait pu si je n’avais pas fait diversion. Quand le salopard Hank a parlé en allemand au colonel Zindt, à propos de la rafle, j’ai eu l’impression que Margot a comprit.  
 – Bien sûr qu’elle a comprit ! Tu sais bien que Margot parle parfaitement allemand/anglais et italien. Sa mère et moi avons tout fait pour qu’elle est le plus d’atouts dans sa vie. 
– Oui bah vous aurez mieux fait de lui donner aussi des cours de théâtre ! Parce que j’ai la certitude qu’elle est partie prévenir quelqu’un. Elle était censée chercher des bouteilles de champagnes mais a mis beaucoup trop de temps à revenir. 
Par la suite, elle a commise une autre erreur qui a mit la puce à l’oreille très fine de ce fils de batard qui a capté que Margot parlait allemand. 
 Ce qui m’inquiète, ce n’est pas que Margot soit polyglotte mais que Hank Zwebitech est réputé pour être un fin lumier et ne va pas lâcher votre fille de si tôt. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne découvre votre identité et la sienne. Il va falloir fuir. 
– Quand ? 
– Cette nuit ! Je vous passe mon pardessus. Vos papiers sont placés dans la doublure. Votre départ pour l’Amérique est prévu pour le   pour sept heure. Soyez sur place trente minute avant. Une fois sur place, quelqu’un viendra vous chercher pour vous installer.
– Et Pour Margot ? 
– Elle vous rejoindra sous peu. Je vais faire courir le bruit, que pour sa prochaine collection, elle a devra partir acheter du tissus en Indes. Je lui expliquerai tout dans une lettre. Je la ferai revenir une fois que la guerre sera finit qui j’espère le sera pour bientôt. 
– Je ne sais pas comment te remercier. 
– Ne me remercier pas. Je ne remplis que les conditions de notre accord. 
– Je sais tout ça, saches que mon affection et mon admiration pour toi, va bien au-delas de ce contrat de mariage. Olivier Jaluzot, tu es le fils que j’aurai voulu avoir. 
 
Eh ben, carrément ! 
 
Le fils qu’il voulait avoir ! Il va m’entendre, je vais les massacrer ! Dès que j’arriverai à bouger parce que je estomaquée par ce que j’ai entendu. Je n’arrive tout simplement pas à le croire. Les choses que je croyais dur comme fer sont en réalités que façade. Je ne sais plus quoi penser ni sur mon mari, ni sur mon père. Je suis totalement perdue. Lui, qui proclamait à qui voulait l’entendre qu’il était un collabo de première quitte à se faire maudire par certains alors que c’est tout le contraire, en fait ! 
Ce qui m’échappe c’est son attitude méprisable à mon égard. Je ne comprends pas pourquoi il ne s’est tout simplement pas confier à moi, sa femme. Par sa faute, je suis tombée éperdument amoureuse d’un autre homme. Je ressens même une pointe de culpabilité. Je vais de suite sortir de ma cachette et tirer tout ça au clair. Ils vont m’entendre tous les deux. Je n’ai pas le temps de me lever que l’ on frappe très fort à la porte : 
– OUVREZ ! POLICE ! OUVREZ IMMEDIATEMENT ! 
 
A suivre...
Cadeaux bonus : Pas de panique je reviens dès demain avec la suite et presque fin de notre saga de l’été. Je suis bien trop impatiente que vous decouvrez ce qu’il va se passer... 
Chapitre 8 : A la guerre comme à la guerre !
Chapitre 8 : A la guerre comme à la guerre !
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