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2017-06-20T02:48:14+02:00

N’oublie jamais que tu t’apelles Ruth...

Publié par Hanna Golt'

                                                              Margot

Je m’appelle Margot, j’ai vingt deux ans et je suis fille unique. Je viens d’une grande famille de l’aristocratie française d’origine Alsacienne.
Mes parents n’ont jamais pu avoir d’autre enfant que moi après ma naissance. Bien que cela a toujours déranger ouvertement papa qui rêvait d’avoir un fils afin de perpétuer le nom, j’ai toujours été extrêmement heureuse d’être la seule, l’unique. L’attention était continuellement tournée vers moi. Pour couronner le tout, D. m’avait doté d’une beauté qui mettait tout le monde d’accord. J’ai suscité l’interêt des hommes dès mes quatorze ans, depuis cela ne s’est jamais arrêté et ça tombe bien car j’adore ça. 
J’ai hérité de la taille de mon père, et des cheveux blonds de ma mère! Il paraîtrait que je suis belle à en crever comme me répéter mon cousin François, que je retrouvais chaque été dans la maison familiale parisienne de mes grand-parents. J’en ai passé du temps là-bas, à croire que c’est ma grand-mère qui m’a élevé. La dernière fois que j’ai vu mon cousin, je l’avais même laissé m’embrasser sur les lèvres pour voir ce que ça faisait. 
 
D’après ce que j’avais lu dans les livres, c’est censé vous donner le vertige ! Autant dire que j’ai été très déçue. Je ne sais pas, si c’est parce que François est mauvais dans le domaine ou parce que nous sommes de la même famille mais la seule chose que j’ai senti, c’est qu’il en voulait plus… et ça m’a dégoutée ! Heureusement qu’en plus d’être belle, je suis particulièrement intelligente. Je ne suis pas assez bête pour me laisser entrainer comme mon amie, Viviane qui s’est retrouvée enceinte de son voisin de palier. Quelle humiliation pour elle et sa famille ! J’avais même honte de lui dire bonjour après ça. Je l’ai fuit comme la peste! 
Excepté, un jour ou je m’ennuyais, j’ai daigné lui demander pour apaiser ma curiosité de petite bourgeoise pour comprendre comment une fille comme elle, moins idiote que certaines, a pu bêtement gâcher sa vie avec ce fils de cordonnier sans le sous ! 
L’imbécile, m’avait simplement chuchotée à l’oreille, qu’à la seconde où il avait emménagé avec sa famille, elle avait ressenti le coup de foudre et cela avait été réciproque. Ah…lala, voilà, où son « coup de foudre » l’a mené ! Se retrouver renier de tous, à vivre si jeune une grossesse hors mariage, pour moi c’est du pur suicide social ! Parce que, je ne vous ai pas dit le plus beau, ce crétin de Philipe l’a laissé tomber pour soi -disant il est parti à Marseille pour trouver un bon travail. Contrairement à cette bécasse, je ne suis pas née de la dernière guerre! Il a promis que lorsqu’il aura assez d’argent, il viendrait la chercher elle et son bébé. À d’autres oui! Il va sûrement s’établir las bas pour ne jamais revenir. Bien fait pour elle! 
C’est sûr qu’une situation pareil, ne risque pas de m’arriver! 
Papa et maman ont de grands projets pour moi et je ne veux pas pas les décevoir. Déjà que ma naissance a été une déception, j’ai toute ma vie pour leur prouver que je suis aussi capable qu’un homme pour accomplir de grand dessein.
J’ai toujours vécu dans la richesse et je n’ai jamais manqué de rien. Mon père est un grand avocat. Souvent avec ma mère, ils organisaient souvent des diners à la maison. C’est pour ça que dès mon plus jeune âge, ma mère m’emmenait avec elle dans les grands magasins pour trouver les plus belles robes, pour être parfaitement apprêtée. Combien de fêtes j’ai du entendre du fond de ma chambre, à être totalement frustrée, faute de pouvoir y assister ! Heureusement, depuis peu, les choses ont commencé à changer. Enfin ! Le jour est venue où, moi aussi, je peux joindre tous ses diners d’affaires. En y réfléchissant bien, je me rends compte que c’est beaucoup moins intéressant que je ne le pensais mais au moins je peux m’habiller et profiter à fond de toute ma garde-robe ! 
 
Il faut que vous sachiez, qu’en grandissant, je me suis intéressée de près à la qualité des tissus avec lesquels ces somptueuses créations étaient cousues mais aussi à l’histoire de chaque maison de couture. Ce que je voulais plus que tout au monde, c’était qu’un jour, moi aussi je puisse créer et faire prospérer, ma propre marque de vêtements. Mais attention, je voulais révolutionner le milieux de la mode en inventant un concept complètement inédit ! Je proposerais à mes clientes ma propre collection évidement mais pas que…Chaque créateur et fournisseur sera choisi par mes soins. Je déciderai quel modèle phare sera proposé dans mes boutiques de façon à ce que la cliente potentielle sera habiller de la tête au pied sans avoir à courir cinquante boutiques. Je ne comprends même pas comment je suis la seule à y avoir penser ! Faut croire que le monde attendait mon idée si ingénieuse. 
La seule chose qu’il me faut pour démarrer mon affaire, c’est d’avoir à mes côtés, quelqu’un qui a les pieds dans l’industrie de la mode et du vêtement. J’ai besoin de quelqu’un de riche et de puissant qui saura m’ouvrir les portes que j’ai besoin pour me lancer. C’est pour cela que j’ai jeté mon dévolu sur le dernier fils de Monsieur Jaluzot. Ce Monsieur n’est autre que l’un des propriétaire d’un des plus grands magasins de Paris. Je ne me rappelle plus du nom de l’enseigne mais je sais que cela à un rapport avec les 4 quatre saisons. Peu importe le nom, car c’est ce soir que ma vie se joue ! Depuis des mois, mon père jouait des coudes avec Monsieur Jaluzot pour que lui et sa femme et leur fils…acceptent l’invitation à diner.  
Pas plus tard, que la semaine dernière papa m’avait téléphoné de son travail pour m’annoncer qu’ils avaient enfin dit oui. Apparement ma beauté était parvenue aux oreilles bien pointues de mon futur Duc. Dans quelques heures, ils seront dans mon salon et leur fils sera tout simplement époustouflé par ma robe et moi-même ! 
 
Mais pour l’heure, je dois me dépêcher car je dois rejoindre mon groupe de lecture. Tous les jeudis matins, Juliette, Valentine, Camille et moi allons « au  café Troca » pour prendre le thé et parler des bouquins que nous avons lus la semaine passé. En effet, c’est au cours de nos petites séances que Camille dit Ca pour les intimes, ma meilleure amie m’a soufflé, le nom de ma futur boutique. En effet, l’oeuvre que nous avions à lire, quelques semaine plus tôt, était : « Les Misérables » de Victor Hugo. J’avais trouvé assez intéressant le personnage de Cosette. En son honneur, je voulais appeler « Cosette ». ma chaine de magasins plus que prometteuse. Ca’ m’en avait vivement déconseillée et comme toujours n’a pas pu s’empêcher de me donner son petit avis. Elle ne sera pas aussi agaçante si elle ne prenait pas son petit air de pimbêche quand elle n’était pas d’accord avec quelqu’un. Elle commençait toujours ses phrases par :  
– Ma chérie, ( ce ma chérie, était le début de chaque laïus avant qu’elle ne vous mange tout cru), ne soit pas sotte ! ( Qu’est ce que je disais? ), le prénom, Cosette fait plus pitié, qu’envie ! Et si tu veux attirer du monde et du beau monde dans ta boutique, il faut que tu donnes envie ! Pourquoi ne l’appellerai-tu pas: Colette, comme ma tante! Je trouve ce prénom fort et noble à la fois. 
– Colette, Colette….Hum! Cela sonne plutôt, bien je trouve mais permets de te dire que si encore une fois tu suggères que je suis sotte je dis à tout le monde ce que tu m’as confié quand tu es venue manger chez moi lundi midi. 
– Tu n’oserai pas ? 
– Traite-moi de sotte rien que pour voir! 
 
Je marche à bon pour les retrouver quand soudain, je réalise que ce sera notre dernière réunion de la saison, car notre café préféré devait subir de grand travaux pendant plus de trois mois car il allait tomber en ruine. 
Donc, ce matin, avant d’affronter le diner de l’année, je comptais bien profiter encore un peu des commérages des copines et de ce délicieux croissant qui ne me faisait pas grossir d’un gramme car je suis tout simplement parfaite ! 

                                                                         Mathieu

Je m’appelle Mathieu, j’ai vingt deux ans. J’ai du arrêté l’école à quinze pour aider papa tous les jours à porter les caisses au marché. Depuis cinquante ans, nous sommes des vendeurs de fromages de Père en fils. Au début quand j’ai commencé, ce qui m’avait le plus dérangé c’était cette odeur tenace que je dégageais une fois ma journée de travail finit. Je ne saurais dire pourquoi cela m’importuné autant car  papa a toujours senti le crottin de chèvre et cela ne m’avait jamais vraiment dérangé. Peut-être, qu’à l’époque, inconsciemment, je voulais déjà me démarquer de lui et de mon grand frère, Justin. Au bout de quelques mois, lorsque je ne ne supportais plus de voir les gens plissaient leurs nez chaque fois que je passais près d’eux, j’avais décidé d’agir. 
Je me suis arrêté devant la boutique préféré de ma mère. Elle adorait passer du temps pour y acheter des sachets bourrés de lavande et les glisser dans nos commandes pour que notre linge sentent bon toute l’année. Quand elle est morte, il y a deux ans maintenant  l’odeur de la lavande n’est plus jamais revenue. Pour lui rendre hommage, une fois par mois, je demande à Audrey, la fille de monsieur Pollin qui tient le magasin, de me mettre de côté deux bouteilles d’eau de vanille que je récupère en douce dans la cours de l’arrière-boutique pour ne pas que son père ou les autres nous voient et s’imaginent des choses totalement fausses sur nous deux. 
Le soir, une fois que papa et Justin sont couchés, je trempe mes mains dans un bol rempli de vanille dilué dans de l’eau. Je laisse poser plus de quinze minutes pour que cette délicieuse mixture masque l’odeur nauséabonde du fromage pendant quelques jours. En général, pendant que j’attends que le produit agit, je me mets à rêver secrètement de partir loin de mon village. Je suis persuadé que quelque part dans un futur proche j’aurai un destin différent de celui qui m’est tout tracé. 
 
Je me garde bien de parler à haute voix de mes fantasmes parce que je me souviens très bien de la fois ou devant le curé j’avais dit que j’adorai le tango papa l’avait mal pris. Fallait voir la raclée que je m’étais prise. Apparement, je lui avais fait honte alors que je n’exprimais qu’une simple opinion. Plusieurs fois, j’avais essayé de mettre de l’argent de côté pour m’acheter un billet de train pour monter sur Paris mais à chaque fois, ça a capoté, j’ai du donner mes économies à Justin. Je n’avais pas le coeur à garder cet argent alors que la toiture lâchait. Peu importe mes rêves, il ne sagissait pas de moi, mais de ma famille et elle passerait toujours avant le reste ! 
Nous habitons près de Roanne et je m’y suis toujours ennuyé. Rien ne m’intéresser dans l’aspect de mon travail, ni des fêtes communale. 
D’ailleurs, il était flagrant que mon père a toujours préféré, mon grand frère. 
Très souvent, devant tout le monde, il vantait ses mérites. Est ce que j’étais jaloux ? Pas du tout ! Justin était l’intello de la famille et moi celui qui devait simplement porter les caisses du matin au soir. Si seulement ils se doutaient tous les deux que j’aspirais à tellement plus…
Je savais au fond de moi, sans trop y croire, qu’un jour la chance allait tourner et je pourrais enfin me tirer d’ici, de chez les ploucs ! Surtout depuis qu’Anne-Sophie m’avait plaqué pour un autre, je n’avais vraiment plus le coeur à faire des efforts. Sans elle, et même di j’aimais ma famille plus que tout, plus rien qui ne me retenez ! Souvent, je repense à ses cheveux noirs comme la nuit et ses jambes longues comme une athlète. Nos ébats amoureux avaient été très instructif puisqu’elle m’avait tout appris. Notre histoire a duré 4 mois comme les 4 saisons de l’année…
 J’ai eu une vrai peine de coeur quand elle m’a annoncé qu’elle était tombée amoureuse d’un autre. Je l’avais traité de mots vraiment vilains que j’avais regretté aussitôt après les avoir prononcé. Elle m’avait tourner les talons pour de bon, sans me révéler le nom du type qu’elle se faisait. 
 
De temps en temps, il m’arrive de repenser encore à notre histoire. Je fais le regrettable constat que cela fait encore un peu mal surtout quand je la vois au loin avec ses cheveux noirs qui dansent….
 
Ce jeudi matin, Monsieur René, notre facteur venait juste de déposer le courrier  Il y avait une grande enveloppe qui dépassée et je n’ai pas fais gaffe qu’elle était destinée à mon voisin. Elle s’était glissée par erreur entre les factures et les commandes de la boucherie d’en face. Le boucher s’était mit à nous demander de lui livrer des camemberts, pour les placer sur le présentoir. Je me souviens que cela n’avait pas plus du tout à mon père. Il répétait que pour vivre en bonne intelligence, on ne devrait pas mélanger le lait et la viande, au même endroit ! Même si je n’aurais jamais eut le courage de lui dire en face, je n’étais pas du tout d’accord la théorie de papa. Je suis certain que tant que l’on a des attentions purs et non pour nuire à l’autre, tous les « mélanges » sont possibles, il suffit de rester neutre. 
 
Lorsque j’ai ouvert la lettre, j’ai vite compris qu’elle n’avait pas été posté à la bonne personne, malgré cela, je n’ai pas pu m’empêcher de continuer de la lire jusqu’au bout. 
Apparement un café sur Paris allait subir de gros travaux. La direction avait besoin de main d’oeuvre pendant trois mois. Au cours de ce laps de temps, une enquête serai menée pour choisir parmi ceux qui travailleraient le plus dur. Quatre postes seraient à offrir pour les plus performants et professionnels d’entre eux. L’issue était de décrocher le poste de garçon de café ! Je me suis tout de suite imaginé habillé en noir et blanc avec un plateau, en m’adressant à des clients riches et beaux débordant de bijoux qui viendraient boire un café. Mon délire allait même jusqu’à me voir, occuper une chambre de bonne au dessus du café. Je dûs interrompre mon fantasme car justement mon cher voisin m’interpelait. Autant vous dire que je ne pouvais pas le souffrir car avec l’argent de son papounet, il ne sentait plus voler. Je n’avais jamais rencontré quelqu’un d’aussi arrogant et si sûr de lui. Tout ce que je détesté et le voilà qui m’interpelle : 
– Eh Dupont ? T’as pas un fromage qui put pour moi ! 
Et c’est reparti, des mois que ça durait, ces échanges agressives et bêtes me fatiguaient à la longue surtout que j’allais lui rendre sa précieuse lettre. Je déduisais que son père avait remarqué à quel point son fils était un crétin et qu’ il voulait le faire travailler un peu dans le vrai monde ! J’avais décidé d’ignorer sa remarque et de lui rendre sa lettre mais sa phrase suivante allait littéralement m’estomaqué. 
– T’es au courant pour Anne-Sophie et moi? 
– De quoi parles-tu ? 
– Ton père ne t’as pas dit que depuis hier je suis officiellement fiancé avec ta précieuse Anne-So ? 
– Fiancé ? À Anne-Sophie? Tu délires, oui!  
– Pas du tout, t’as qu’à lui demander la prochaine fois que tu baveras sur elle ! T’as quoi dans ta main, tête de noeud! 
Et pour la première fois de ma vie j’allais consciemment faire quelque chose de mal. J’avais tellement mal qu’Anne-So est pu se mettre avec lui que ma décision était prise: C’est moi qui irait à Paris ! Je ne sais pas si je réussirai à trouver l’argent pour me payer le billet mais j’allais de ce pas à la gare pour en connaitre le prix ! 
 
C’est ainsi que sans le savoir le destin de Margot et de Mathieu allait se jouer dans ce concours de circonstance totalement improbable…

La suite mardi prochain pour le chapitre 2...

 

N’oublie jamais que tu t’apelles Ruth...
N’oublie jamais que tu t’apelles Ruth...
N’oublie jamais que tu t’apelles Ruth...
N’oublie jamais que tu t’apelles Ruth...
N’oublie jamais que tu t’apelles Ruth...

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